La force de l’imagination

Le jeu Les Génies Créatifs© est un outil ludique qui fait appel à l’imagination. Cette faculté est en l’être humain depuis son plus jeune âge, et pour une majorité assez grande de personnes, elle est souvent assimilée à quelque chose de pas très sérieux, voir d’immature ou d’enfantin.

Alors j’ai effectué une recherche parce que pour moi sans l’imagination, nous aurions beaucoup de mal à évoluer : nous nous serions contenté de ce que nous avions et serions sans doute encore à l’âge de pierre. Je pense donc que c’est notre capacité à imaginer qui nous permet d’innover, et cela n’a rien d’enfantin.

 

Recherche sur le mot imagination :

J’ai trouvé ce texte écrit par Roger Cousinet, tiré du nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire publié sous la direction de Ferdinand Buisson (en 1911) qui explique diverses données concernant l’imagination :

« …On a souvent remarqué que l’expression d’imagination créatrice est à la fois juste et fausse. L’esprit humain est incapable de rien créer d’absolument original, de former des images qui ne soient pas les copies de sensations venues du dehors ; il n’en est pas moins vrai que dans les œuvres qui sont les produits de cette imagination se manifeste un caractère de nouveauté analogue aux créations de la nature.

En réalité, l’imagination créatrice est la faculté que nous avons de combiner les images emmagasinées dans notre esprit, de manière à en former des « touts conscientiels » nouveaux. Le torse humain et la queue du poisson, le corps de l’homme et le corps du cheval existent en dehors de nous ; mais la sirène et le centaure sont des produits de l’imagination créatrice qui a réuni en un groupe nouveau des images appartenant à des groupes différents. L’imagination créatrice est extrêmement variée selon les individus : chez les uns elle est à peu près nulle, chez les artistes elle est très développée, chez les fous elle atteint son maximum de fantaisie.

 

Parmi les artistes, c’est surtout chez les musiciens et les poètes qu’elle est particulièrement développée. Chez les premiers, les images se succèdent et s’associent suivant des lois spéciales, sans aucune excitation du monde extérieur, si ce n’est les bruits de la nature et les souvenirs de toutes les œuvres entendues par le musicien. Chez les poètes, l’imagination est d’une nature un peu autre : les sensations et les images sont confondues à demi consciemment, non à tel point qu’il se produise une illusion, mais de telle manière que la perception légèrement déformée présente une analogie avec une perception voisine. Les étoiles sont des fleurs et le croissant de la lune une faucille d’or, l’arc-en-ciel une écharpe.

Ce sens des analogies, des « correspondances », caractérise essentiellement les poètes : il a souvent été considéré comme la poésie même. Dante, Hugo, Shelley, pour ne citer que les plus grands, arrivent à ne penser que par images, par symboles.

 

 

Il y a bien d’autres formes d’imagination encore :

  • C’est l’imagination de l’inventeur, qui, sans cesse occupé à combiner entre elles les images innombrables dont son esprit est plein, n’a, comme disait Edison, qu’à regarder autour de lui pour trouver matière à une création nouvelle.
  • C’est l’imagination du savant qui découvre une hypothèse féconde expliquant des faits connus depuis longtemps.
  • C’est l’imagination du bon ouvrier qui, grâce aux nombreuses associations d’idées que son expérience de technicien et de spécialiste lui a fournies, découvre plus rapidement l’accident survenu à la machine et le moyen de le réparer.
  • C’est l’imagination de l’homme ingénieux qui a mille manières de sortir d’une difficulté, et se tire d’affaire dans les cas les plus difficiles.
  • C’est l’imagination des grands génies créateurs, dont l’esprit toujours en travail, combinant sans cesse et comme naturellement les innombrables idées dont il est rempli, en forme des composés nouveaux qui s’imposent à l’admiration comme des êtres vivants, Michel-Ange, Shakespeare.
  • C’est enfin la mauvaise imagination, l’imagination quasi-hallucinatoire des esprits romanesques, qui, mal satisfaits du monde où ils vivent, s’en créent un plus charmant et plus harmonieux, et s’y bercent complaisamment, oublieux de la réalité qu’ils ne voient plus, jusqu’au jour où elle se rappelle rudement à eux.

Des combinaisons d’images :

A toutes ces formes de l’imagination, nous trouvons à des degrés très divers le même support : un esprit très riche en images, et qui les combine pour en former quelque tout nouveau, plus ou moins original, plus ou moins complexe, qui ne lui est pas donné dans la perception. Ajoutons que, bien que, dans cet article, par une limitation arbitraire mais commode, nous étudiions exclusivement les éléments intellectuels de l’imagination, la sensibilité a sur les combinaisons d’images une influence considérable et peut être prépondérante : ce sont souvent des raisons sentimentales qui les déterminent de préférence à toutes celles qui à un moment donné sont possibles, ou les créent malgré l’inertie naturelle de leur esprit. Nos passions colorent nos perceptions, les déforment ou les faussent : nous ne voyons pas le réel qui nous gêne, nous voyons ce qui n’est pas et que nous aimons et que nous désirons voir… »